Monique ZANATTA

Vice-Présidente
CDCA des Hauts-de-Seine

Comment le Conseil Départemental de la Citoyenneté et de l’Autonomie (CDCA 92), dont vous êtes la vice-présidente, aide-t-il ses usagers confrontés à la perte d’autonomie ?

Souvent, quelqu’un vient nous voir en disant : « Je suis dans la panade, je n’arrive pas à m’en sortir. Comment dois-je faire ? À qui dois-je m’adresser ? » Notre première réaction est souvent d’adresser ces personnes au CCAS de leur commune. C’est le premier interlocuteur pour tout le monde.

Mais cela ne fait pas toujours l’affaire. Parfois, ces personnes sont complètement perdues. Les aidants sont aussi souvent à bout de souffle. Ils ont déjà contacté des services, qui les ont renvoyés vers d’autres services et ils ne savent pas comment s’en sortir

Nous voulons les aider, mais il nous est tout aussi difficile de naviguer parmi tous les services et toutes les informations disponibles. Savoir où les trouver et quel est le service le plus approprié pour répondre à leurs besoins.

Les difficultés peuvent varier en fonction de l’endroit où se trouve la personne. À domicile ou dans un établissement, chaque situation a ses propres défis. Il peut y avoir des problèmes avec la direction de l’établissement, et les gens ne savent pas toujours vers qui se tourner.

 

Comment « Mon espace Autonomie » pourrait faciliter votre travail ?

Ce que je souhaiterais, c’est pouvoir disposer de ces informations. Qu’elles soient accessibles aux usagers et au CDCA. Nous pourrions ainsi y orienter les personnes, mais aussi accéder nous-mêmes à l’information pour répondre aux questions que nous posent nos interlocuteurs. Le contenu est important, mais la façon dont l’information sera organisée, l’accès sont tout aussi importants. Cela doit être simple.

 

Nous avons vu ce que vous attendez du service digital, mais au-delà de l’usage, qu’est-ce que le CDCA des Hauts de Seine peut apporter à l’Agence Autonomie ?

Au sein du CDCA, diverses associations apportent des expériences précieuses. Nous pouvons apporter nos connaissances des publics que l’Agence Autonomie doit aider. Nous sommes à leur disposition pour remonter les questions des usagers et aider l’Agence à organiser un service qui répondra aux vrais besoins du terrain. Toutefois, et c’est important, nous ne tenons pas à être relégués à un rôle consultatif ou – pire – informationnel. Nous souhaitons un échange bidirectionnel avec l’Agence Autonomie, favorisant la collaboration plutôt que la simple transmission d’information.

Nous devrions être impliqués plus tôt dans le processus, comme lors des appels à candidature de la conférence des financeurs ou de différentes commissions.

Malgré l’impression que l’installation de l’Agence de l’autonomie était déjà décidée, une consultation et une collaboration plus approfondies avec les membres des deux CDCA sont nécessaires.

Il est essentiel que nous comprenions bien les activités de l’Agence Autonomie. Les besoins des usagers sont primordiaux, tout comme la compréhension du fonctionnement de nos deux départements distincts, qui ont chacun leurs spécificités. Nous devons enfin nous prémunir d’un empilement de services qui créent plus de confusion qu’ils n’en résolvent.

 

A quoi pensez-vous, par exemple ?

Parlons des personnes qualifiées au sein des établissements médico-sociaux. Dans chaque département, il y a des personnes qualifiées. Cependant, je trouve que leur rôle n’est pas bien suivi. J’ai également mentionné ceci au niveau régional, car il y a des personnes qualifiées répertoriées dans tous les établissements, pour les personnes handicapées et pour les personnes âgées. Leurs coordonnées sont affichées dans les établissements.

Avant, on faisait parfois appel à elles dans les consultations et les projets, mais maintenant, ce n’est plus le cas. On ne sait plus quel est leur rôle et à quoi elles servent. Certaines personnes qualifiées me disent : « Je ne sais pas ce qu’on va devenir. » Même au CDCA, on a du mal à suivre. Ce n’est pas une situation agréable.

Est-ce un problème que « Mon Espace Autonomie » pourrait résoudre, en améliorant l’information sur les rôles et responsabilités ?

Oui, dans une certaine mesure. Toutefois, il s’agit aussi de la communication entre les parties prenantes. La situation évolue de manière confuse, rendant difficile de comprendre notre position. Nous ne savons pas vraiment où nous nous situons aujourd’hui, ce qu’on attend de nous.

Certes, nous jouons un rôle consultatif, mais nous souhaitons aussi nous impliquer dans des réflexions sur les grands enjeux liés à l’autonomie.

Comme les aidants, l’habitat inclusif, l’adaptation de l’habitat.

Toutefois, dans le silence de la Loi, nous avons du mal à étendre notre action. Cela dépend du bon vouloir de nos interlocuteurs et nous espérons pouvoir jouer ce type de rôle avec l’Agence Autonomie et nos confrères du CDCA 78.

Propos recueillis par Alexandre FAURE

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