Katy JEANDIDIER

Directrice
Vivre Adom

Pouvez-vous nous rappeler votre rôle dans le champ de l’autonomie ?

Je suis la directrice du service Vivre Adom qui est basé à Rosny-sur-Seine. Il s’agit d’une entreprise de l’économie sociale et solidaire (ESS) qui a ouvert en 2013, cela fait donc 10 ans cette année.

Nous intervenons auprès d’un public fragile : personnes âgées, personnes en situation de handicap, et enfants en situation de handicap, pour les actes de la vie quotidienne. Nous intervenons dans les Yvelines, principalement au Nord du département, notamment dans le secteur Seine-Aval.

 

Quelles sont vos missions au quotidien et à quelles difficultés êtes-vous confrontée ?

Les principales missions que nous réalisons sont les aides à la vie quotidienne, avec de l’aide au repas, la liste des courses, faire les courses, de l’aide à l’hygiène, de la stimulation, de l’entretien du logement… Mais nous nous chargeons surtout de maintenir le lien social, afin de rompre le sentiment de solitude et de mener les projets personnalisés d’accompagnement. C’est vraiment notre cœur de métier, cela englobe toutes les missions d’accompagnement, à côté des gestes d’aide à la vie quotidienne.

Nous définissons donc un plan avec les personnes pour qu’elles précisent ce qu’elles veulent pour leur devenir et leur maintien à domicile de qualité, afin de mener une vie « ordinaire », surtout dans le milieu du handicap. Nous faisons de la sociabilisation, des ateliers collectifs, et nous proposons encore d’autres dispositifs.

Les difficultés que l’on rencontre sont de plusieurs ordres :

  • Le recrutement, parce que l’on manque de professionnels formés, avec des questions qui se posent sur l’attractivité et l’image du métier : nous traversons une vraie crise des vocations ;
  • La mobilité, car nous manquons de professionnels ayant le permis de conduire, d’autant que nous sommes sur une zone semi-rurale, où les transports ne sont pas assez développés et les bus pas suffisamment réguliers ;
  • Des problématiques d’accès aux logements des bénéficiaires pour les intervenantes, notamment dans les immeubles, et pour stationner en voiture.
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En quoi l’Agence AutonomY vous soutient et vous accompagne ?

Je dirais : atout, soutien, facilitateur.

Nous avons 10 ans d’existence, nous avons changé de nom à plusieurs reprises, mais nous avons toujours adhéré. C’est un vrai soutien pour la professionnalisation du secteur, notamment par la veille juridique, puisque nous bénéficions d’un vrai accompagnement sur les changements de législations.

J’ai également pu bénéficier d’un accompagnement sur les appels à projets, sur la manière d’y répondre et de « pitcher ».

Et puis, c’est un vrai soutien aussi pour tout ce qui concerne les problématiques de recrutement, afin d’identifier les actions possibles, les partenariats éventuels, avec la mission locale, Pôle emploi, les job dating, ainsi que sur la formation.

Sur ce dernier point, c’est très positif : la gestion de ce sujet est assurée par l’Agence AutonomY qui rassemble différentes structures. Cela permet la réalisation effective des formations, car auparavant, nous devions nous débrouiller seuls et s’il n’y avait pas suffisamment d’inscrits, les formations n’étaient pas maintenues. L’offre est vraiment personnalisée par rapport à nos besoins et services d’aide à domicile. Il y a également tout l’accompagnement sur le développement des compétences, avec les VAE et les DEAES notamment.

Étant référente métiers sur mon réseau Vivre Adom, je constate qu’il y a très peu d’autres dispositifs similaires sur les autres départements. Dans les Yvelines, nous sommes vraiment enviés et jalousés. C’est un véritable atout pour notre territoire.

 

Comment Mon Espace Autonomie va-t-il répondre à vos besoins et à ceux de vos bénéficiaires ?

Je vois Mon Espace Autonomie comme la centralisation de l’information concernant l’usager. Pour moi, cela va apporter de la facilité dans la coordination, dans le sens où les personnes auront plus facilement accès aux informations et sauront directement vers quels partenaires se tourner.

Pour nous aussi, cela va permettre de gagner en qualité du point de vue traçabilité et sécurité de l’information diffusée par les intervenants à domicile et les professionnels de santé à l’égard des familles, et réciproquement. L’accompagnement que nous proposons pourra donc également gagner en qualité.

Il faudra, toutefois, veiller à ce que l’outil soit vraiment travaillé et co-construit avec les différents partenaires du territoire – infirmières, médecins, services d’aides, hôpital… – afin qu’il soit utile au plus grand nombre. En effet, si cet outil-là n’est pas fluide et qu’il y a des difficultés d’utilisation, il risque de ne pas être utilisé par les différents acteurs.

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